Psychologie clinique : CM n°11

La clinique interculturelle

 

Conceptions anthropologiques [ethnologiques] :

Culture (Taylor, 1871 ; Mauss, 1899-1923 ; Lévi-Strauss, 1950) :

Selon Taylor, la culture est un ensemble complexe qui comprend les savoirs, les coutumes, les rapports économiques, l’art, la science, la loi, la morale, la religion et toutes habitudes acquises par un membre d’un groupe social. Il y a des cultures propres à chaque société et qui regroupent les tabous fondamentaux de l’humanité (inceste, meurtre) formant la Culture humaine.

Marcel Mauss, fondateur de l’anthropologie française, définit la culture comme assurant une fonction symbolique qui se transmet à travers les mythes, les rites et les croyances. Les mythes fondateurs (totem, religion) rassemblent tous les peuples vers un ancêtre commun.

Lévi-Strauss reprend la pensée de Mauss en définissant la culture comme l’ensemble des systèmes symboliques au 1er rang desquels se placent le langage, les règles matrimoniales, les rapports économiques, l’art, la science et la religion. Il abandonne la loi alors que le code civique est dépositaire de la culture d’une société (par exemple, le tabou de l’inceste symbolique, c’est à dire entre parrain et marraine d’un même enfant dans l’ordonnance royale).

Transmission = enculturation (Mead, 1930) – Technique de corps ; imitation prestigieuse (1936) :

La transmission se fait par enculturation (Margaret Mead, 1930), par enracinement. Ce sont des processus conscients et inconscients qui imprègnent les apprentissages (mode de maternage par exemple).
La deuxième voie de transmission se fait par la technique de corps (Mauss) qui est la façon dont les hommes, société par société savent se servir de leur corps, d’une manière traditionnelle. Il n’y a pas de transmission sans tradition selon Mauss. Toutes les valeurs culturelles d’une société passent ainsi par l’éducation du corps.
La transmission peut se faire par imitation prestigieuse (Mauss) qui est la façon dont les enfants imitent les actes d’une personne de prestige, en qui ils ont confiance et qui autorité sur eux (concept proche de l’identification).

Acculturation (mémorandum social, 1938) :

C’est le mémorandum social de 1938 qui définit l’acculturation comme l’ensemble des phénomènes qui résultent du contact continu et direct entre des groupes de cultures différentes avec des changements immédiats dans les types culturels originaux de l’un ou des groupes en présence.
Dans l’acculturation négative, nous assistons à une imitation prestigieuse de la culture valorisée mais sans en intégrer le sens (imitation seulement fonctionnelle) alors que la fonction de chaque culture est justement de donner un sens aux actes, investissements, etc.. L’absence de symbolisation peut conduire à la déculturation qui est la perte totale de la culture (versant psychotique). La transmission de la culture vise donc à préserver de la folie.

Semi-acculturation :

Il s’agit d’emprunter les traits culturels des pays d’accueil sans perdre son identité (cf. TD n°5).

Culture et développement de l’enfant :

Dans chaque société, il y a une représentation culturelle du bébé et des idées que les adultes se font de son développement. Ce sont ces deux variables qui vont interférer sur les pratiques de maternage (pensée que les os du béé sont mous => emmaillotement en France / massage en Afrique, par exemple). Toutes ces pratiques vont accélérer le développement de l’enfant (les enfants africains étant les plus avancés).

Niche développementale :

Selon Super et Harkness (1986), il y a interaction permanente entre le bébé et son milieu. Brazelton et Lester (1986) ont montré en observant des bébés américains et zambiens (souffrant de dénutrition mais réhydratés) que les mères zambiennes surstimulaient leurs bébés (massages, allaitement à la demande). Au 10ème jour, le quotient de développement des bébés zambiens dépasse celui des américains. Il y a donc interaction entre génotype et milieu (écologique, affectif, relationnel et culturel).

Style d’interaction (Stork, 1926) :

L’interaction distale prédomine dans le milieu occidental, privilégiant le regard et la voix tandis que l’interaction proximale (toucher) prédomine dans le monde extra occidental. Le regard est chargé de superstitions dan les autres cultures : il y a donc un conditionnement des conduites selon la culture.
Dans le schème de conduite maternelle, on observe le comportement, le comportement affectif, et on peut en déduire l’interaction fantasmatique.

 

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